L’imputation comptable
L’imputation comptable est une technique qui permet de traduire une opération en comptabilité en l’affectant selon une classification appropriée (en l’occurrence, un compte comptable). Compta-Facile revient sur cette notion fondamentale en répondant aux questions : qu’est-ce que l’imputation comptable ? Qui concerne-t-elle ? Comment procéder à une imputation comptable ?
Qu’est-ce qu’une imputation comptable ?
L’imputation comptable est une technique qui consiste à attribuer un compte à une opération selon la nomenclature appropriée. Il s’agit plus précisément d’affecter un ou plusieurs comptes du plan comptable dont relève l’entreprise (plan comptable général ou plans comptables spécifiques). Elle est une obligation pour l’entreprise cela signifie que cette dernière ne peut attribuer le compte de son choix à une opération, elle doit utiliser celui prévu par le référentiel auquel elle est soumise.
L’imputation comptable est souvent confondu, à tort, avec la saisie comptable (elle représente, en fait, son prolongement) : la saisie consiste à traduire une opération en comptabilité tandis que l’imputation comptable se résume à choisir le(s) compte(s) approprié(s).
Qui est concerné par l’imputation comptable ?
Tous les professionnels devant tenir une comptabilité imputent leurs opérations dans leurs journaux comptables, peu importe qu’ils pratiquent une comptabilité d’engagement, une comptabilité de trésorerie ou une comptabilité super-simplifiée (pour obtenir un complément d’information quant à la méthode à appliquer : comptabilité d’engagement ou comptabilité de trésorerie ?).
L’imputation comptable concerne donc :
- Les entreprises relevant des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) c’est-à-dire tous les commerçants, artisans et industriels,
- Les entreprises relevant des bénéfices non commerciaux (BNC) soit, principalement, les professions libérales,
- Les entreprises relevant des bénéfices agricoles (BA).
Elle peut être effectuée par le dirigeant lui-même (le chef d’entreprise) ou ses équipes comptables ou encore par un expert-comptable. Aucune autre personne n’est habilité à tenir les comptes d’une entreprise et donc réaliser une imputation comptable.
Comment faire une imputation comptable ?
Identifier la nature de l’opération
La comptabilité repose sur un certains nombres de principes et sur quelques bases fondamentales, véritables piliers de cette technique. Faire une imputation comptable consiste, en premier lieu, à identifier la nature de l’opération. Celle-ci peut traduire un appauvrissement ou un enrichissement de l’entreprise, qui sera définitif ou temporaire.
Les appauvrissements et enrichissements temporaires vont se traduire par l’utilisation de comptes de bilan tandis que ceux qui sont définitifs engendreront l’utilisation de comptes de gestion.
Exemple : une entreprise a vendu des marchandises à une autre. Elle établit à ce titre une facture de vente. Les marchandises vendues sont définitivement sorties de l’entreprise, sans retour possible mais avec une contrepartie : un enrichissement définitif (utilisation d’un compte de gestion). Parallèlement à cela, l’entreprise accepte d’être payée à 30 jours date de facture. Ce délai de paiement fait naître une créance qui sera réglée (utilisation d’un compte de bilan).
Sélectionner le compte approprié
A chaque type d’opération correspond un ou plusieurs comptes comptables. Dans le plan comptable, on distingue :
- D’une part les comptes de bilan qui donnent une indication sur le patrimoine de l’entreprise (il s’agit des comptes de la classe 1 à la classe 5 du PCG ventilés entre les comptes d’actif et les comptes de passif) :
- Classe 1 « Comptes de capitaux » (capital social, réserves, report à nouveau, résultat de l’exercice, subventions, provisions réglementées, provisions pour risques et charges, emprunts et dettes)
- Classe 2 « Comptes d’immobilisations » (immobilisations incorporelles, immobilisations corporelles ou immobilisations financières)
- Classe 3 « Comptes de stocks et en-cours » (stocks de matières premières, stocks de produits en-cours, prestations de services en cours, stocks de marchandises)
- Classe 4 « Comptes de tiers » (fournisseurs, clients, organismes sociaux, État, associés, comptes d’attente)
- Classe 5 « Comptes financiers » (valeurs mobilières de placement, banques, caisse, virements internes)
- Et d’autre part les comptes de gestion qui informent sur le résultat réalisé au titre d’une période appelée exercice comptable (ils correspondent aux comptes des classes 6 et 7 du PCG) :
Mouvementer le compte dans le bon sens
Après avoir identifié le compte approprié, il convient de le mouvementer dans le bon sens (il peut être débité ou être crédité). Chaque mouvement a une signification différente selon la nature du compte (compte de bilan ou compte de gestion) :
- Pour le débit :
- Débiter un compte d’actif revient à constater une augmentation de ce compte
- Débiter un compte de passif revient à constater une diminution de ce compte
- Débiter un compte de charges revient à constater une augmentation de ce compte
- Débiter un compte de produits revient à constater une diminution de ce compte
- Pour le crédit :
- Créditer un compte d’actif revient à constater une diminution de ce compte
- Créditer un compte de passif revient à constater une augmentation de ce compte
- Créditer un compte de charges revient à constater une diminution de ce compte
- Créditer un compte de produits revient à constater une augmentation de ce compte
Exemple : pour enregistrer une facture d’achat de marchandises auprès d’un fournisseur, on constate une augmentation de dettes (crédit du compte 401) ainsi qu’une augmentation de charges (débit du compte 607). Lorsque cette facture est réglée, la dette est apurée et le compte 401 est soldé (débit du compte 401).
Conclusion : l’imputation comptable consiste à choisir un compte pour traduire une opération en comptabilité.
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2 commentaires
Baba Ibrahima
Merci bien pour cette information !!!
madi sawadogo
merci bien pour cette information