Les comptes de tiers en comptabilité
Les comptes de tiers regroupent, en comptabilité, l’ensemble des comptes de la classe 4 du Plan Comptable Général (PCG). Compta-Facile propose une fiche complète sur les comptes de tiers en comptabilité : définition, contenu, utilité et lettrage.
Qu’est-ce qu’un compte de tiers en comptabilité ?
Par définition, un compte de tiers est un compte qui appartient à la classe n° 4 des comptes du plan comptable général. Autrement dit, il s’agit d’un compte dont le premier numéro commence par le chiffre 4.
Un compte de tiers relève, à ce titre, des comptes de bilan (que l’on distingue des comptes de gestion ; pour plus d’informations à ce sujet : les comptes de bilan et les comptes de gestion).
Quel est le contenu des comptes de tiers en comptabilité ?
Les comptes de tiers regroupent tous les interlocuteurs de l’entreprise,c’est-à-dire les organismes avec lesquels elle va entretenir des relations, et notamment :
- les fournisseurs et assimilés (compte 40 « Fournisseurs et comptes rattachés ») ;
- les clients et assimilés (compte 41 « Clients et comptes rattachés ») ;
- les salariés et assimilés (compte 42 « Personnel et comptes rattachés ») ;
- les organismes sociaux (compte 43 « Sécurité sociale et autres organismes sociaux ») ;
- l’État au sens large (compte 44 « État et autres collectivités publiques ») ;
- les associés (compte 45 « Groupe et associés ») ;
- les autres tiers (compte 46 « Débiteurs divers et créditeurs divers ») ;
- les comptes temporaires (compte 47 « Comptes transitoires » ou compte d’attente et compte 48 « Comptes de régularisation ») ;
- les comptes provisions (compte 49 « Provisions pour dépréciation des comptes de tiers »).
A quoi servent les comptes de tiers en comptabilité ?
Les comptes de tiers enregistrent toutes les transactions à destination (ou en provenance) du tiers concerné. Ainsi, ils vont recenser :
- Pour les fournisseurs
- les avances et acomptes versé sur commandes,
- les achats d’emballages, d’immobilisations, de marchandises, de fournitures, de matières premières et de prestations de services effectués et facturés au cours de l’exercice,
- les achats effectués pendant l’exercice mais facturés après la clôture (factures non parvenues),
- les avoirs dont l’entreprise bénéficie pendant l’exercice mais qui lui sont rétrocédés après la clôture (avoir à recevoir),
- Pour les clients
- les avances et acomptes reçus sur commandes,
- les ventes de biens et de prestations de services effectuées et facturées pendant l’exercice,
- les ventes effectuées pendant l’exercice mais facturés après la clôture (facture à établir),
- les avoirs consentis aux clients pendant l’exercice mais rétrocédé après la clôture (avoir à établir),
- les dépréciations des créances clients et autres dépréciations,
- Pour les salariés et les organismes sociaux
- les salaires et rémunérations versées au personnel et, dans certains cas, la paie des dirigeants,
- le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu,
- les déclarations de cotisations sociales (pour la part globale, salariale et patronale),
- la participation des salariés aux résultats,
- les charges à payer et produits à recevoir se rapportant au personnel (congés payés notamment),
- Pour l’État
- la TVA due ou le crédit de TVA dont le traitement comptable varie selon le régime fiscal (CA12 ou CA3),
- les subventions à recevoir (d’investissement, d’exploitation ou d’équilibre),
- l’impôt sur les bénéfices (et notamment l’impôt sur les sociétés),
- le prélèvement forfaitaire unique frappant les dividendes,
- les autres impôts et taxes (CVAE, CET, taxe d’apprentissage, formation professionnelle, effort construction, etc.),
- les charges à payer résultant d’impôts dus au titre d’une période mais acquittés après la date de clôture de l’exercice,
- les produits à recevoir représentant des dégrèvements d’impôts accordés pour une période mais reçus après la date de clôture,
- Pour les associés
- les avances en comptes courants consentis de manière temporaire,
- les dividendes à payer,
- Pour les autres tiers
- les créances sur les cessions d’immobilisations,
- les opérations portant sur les valeurs mobilières de placement (achat-revente),
- les charges à payer et produits à recevoir divers,
- Pour les comptes transitoires
- toutes les opérations en instance d’affectation (comptes d’attente),
- les écarts de conversion générés par les opérations réalisés avec des partenaires étrangers (en devises) et dont le cours de change est défavorable ou favorable pour l’entreprise à la clôture de l’exercice
- Pour les comptes de régularisation
- toutes les charges ayant été constatées dans un exercice mais qui s’étendent au-delà de celui-ci (charges constatées d’avance),
- tous les produits qui ont été enregistrés dans un exercice et qui s’étendent au-delà (produits constatés d’avance)
D’un autre côté, les comptes de tiers vont également contenir le paiement se rattachant à chaque opération.
En quoi consiste le lettrage des comptes de tiers ?
Lorsque toutes les opérations en rapport avec les tiers ont été saisies (saisie des factures d’achat et de vente, saisie des relevés bancaires, saisie des opérations d’inventaire), il est généralement procédé à un lettrage des comptes de tiers et notamment des clients et fournisseurs. Cette manipulation consiste à rapprocher chaque facture de son règlement et permet de justifier rapidement le solde des comptes, lors des travaux de révision des comptes. Lorsqu’une différence (non significative) apparaît entre un justificatif comptable et son dénouement financier, un écart de règlement doit être comptabilisé afin que les mouvements puissent être lettrés ensemble.
A savoir, pour les comptes de tiers, il est possible (et généralement recommandé) de créer des comptes auxiliaires clients et fournisseurs, afin que tous les mouvements ne soient pas regroupés dans le même compte (même s’ils sont rattachés au même compte général).
Conclusion : les comptes de tiers représentent tous les comptes prévus par le PCG qui commencent par le chiffre 4. Ce sont des comptes de bilan dont la plupart doit faire l’objet d’un lettrage.
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3 commentaires
Michee Mwamba
Bonjour Monsieur,
Merci pour vos explications, elles sont très enrichissantes.
Yann
Bonjour,
Je vous remercie sincèrement, enfin des explications compréhensibles pour tous !
Petit
Bonjour,
Je venais vérifier l'obligation comptable (ou pas) de créer des compte de tiers nominatifs.. Je vois que l'on recommande l'usage de comptes auxiliaires, bien entendu. Et je le fais, pour (presque) tous mes fournisseurs et pour tous mes clients. Mon souci : j'ai un client qui possède une entité en France et une autre en Allemagne. Dans ma compta, je n'ai qu'un seul compte client pour lui, et tout roule étant donné que je gère tout ce qui est export, via des comptes 6 et 7 différenciés. J'ajoute que nous avons subi un contrôle fiscal en début d'année et que histoire de ne posséder, comptablement, qu'un seul compte client pour deux entités territoriales différentes n'a jamais été abordé, ce qui parait logique. Aujourd'hui, mon client me demande une situation de compte pour son entité allemande, ce que je ne sais pas faire ! Que puis-je (dois-je) lui répondre ?
Dans l'attente de vos éclairages,
Cdt
JYP
Thibaut Clermont
Bonjour,
Vous pouvez n'avoir qu'un seul compte auxiliaire client pour les deux entités (France et Allemagne) et le rattacher à deux comptes généraux différents en fonction des opérations.
Par exemple, le compte auxiliaire "0DUPON" serait rattaché au compte général 4111 pour l'entité "France" et au compte général 4119 pour l'entité "Allemagne".
Ainsi, vous pourrez paramétrer des exports de grand-livre différents :
- L'un regroupant toutes les opérations réalisées avec "DUPON" quelle que soit le lieu géographique (grand-livre auxiliaire "0DUPON") ;
- L'autre ne reprenant que les opérations effectuées avec l'un ou l'autre des clients (Allemagne ou France).
Bonne journée. Cordialement, Thibaut CLERMONT.